« JE DEVIENS PLUS FORT »
Coach du Fujairah FC, club de Ligue 2 des Emirats Arabes Unis, Alexandre Torres, l’ancien technicien de Lège Cap Ferret et du Stade Bordelais vit pleinement cette expérience
Vous avez rejoint le Fujairah FC aux Emirats Arabes Unis cet été en tant que coach principal. Comment est venue cette proposition d’un club du Golfe ?
Fujairah FC est en First Division, l’équivalent de la L2. C’est un niveau professionnel aux Émirats Arabes Unis. Après une première expérience d’expatrié avec le staff d’United FC, et nos bons résultats, l’opportunité s’est présentée.
Quelle a été votre réaction première?
J’étais forcément très content de pouvoir poursuivre mon parcours à l’étranger. Honnêtement, je l’ai pris comme la conséquence de bons résultats et de la bonne image laissée.
Avez-vous hésité à faire le grand saut?
Pas du tout puisque j’étais déjà aux Émirats, et je commençais à bien appréhender le contexte local.
Est-ce aussi une aventure familiale? Et à titre personnel, vous enrichissez-vous de cette nouvelle culture que vous découvrez?
C’est très enrichissant personnellement et formateur professionnellement. Je deviens plus fort.
Le seul côté négatif est de ne pas pouvoir vivre cette aventure avec les miens. J’espère qu’à l’avenir toutes les conditions seront réunies.
Vous qui avez fréquenté les bancs girondins à Lège Cap Ferret,, au Stade Bordelais puis de Bastia Borgo en National et de la réserve du Pau FC pendant quelques mois l’an dernier, quelle différence avez-vous trouvé dans le Golfe?
Cette expérience est très différente de ce que j’ai pu connaître, mais surtout pour les différences culturelles entre la France et les Émirats. Pour le reste, c’est une progression professionnelle. Les enjeux sont forts, on sent que le territoire de Fujairah veut retrouver la Pro League. C’est motivant. Les résultats sont là actuellement. On fait tout avec le staff, les joueurs et les dirigeants pour que ça dure !
Comment se passe la vie au quotidien là-bas?
Je suis focus à 150% sur le travail. Fujairah se situe à plus d’une heure de Dubai, sur le Golfe d’Oman. Je profite un peu de mon temps libre pour découvrir la région, son patrimoine, ses balades et ses coutumes. Mais encore une fois, c’est quand même boulot boulot. Je sais pourquoi je suis là, et ce que je veux accomplir.
Vous êtes arrivé avec un staff ou seul?
Je travaille avec Kamal Tassali, que j’avais rejoint à United. Le staff est complété par Polo Tamburini avec lequel j’ai travaillé à Borgo, et notre préparateur physique Loick Jean, ex de Niort. Le dernier membre du staff était déjà sur place, Mohamed Khalfi, un entraîneur des gardiens égyptien.
Gère-t-on un joueur pro comme un joueur amateur?
Cela fait maintenant quelques temps que je gère des joueurs dont l’activité unique est le football. A partir du moment où les règles sont établies et les objectifs fixés, on peut avancer. Il faut faire preuve de beaucoup d’empathie et d’exigence. Et surfer entre les deux pôles en fonction de ce que l’on ressent.
Vous vous êtes acclimaté au pays?
Très bien. Il y a forcément eu un temps d’adaptation au début, mais aujourd’hui tout va bien. J’ai même presque moins chaud !
La France ne vous manque pas?
Je suis très content de mon expérience ici. Dans l’avenir, tout dépendra des opportunités. Le marché des entraîneurs est tel qu’il est difficile de se projeter. Je suis concentré sur mon travail, les résultats que nous réussissons à avoir. Mais forcément la France reste un objectif.
Quel est le niveau du foot aux UAE?
Il est très hétérogène. Et c’est très difficile d’établir une comparaison avec la France. En pro league, il y a de très bonnes équipes, de très bons joueurs. En First Division, certains joueurs pourraient évoluer en L2 française. D’autres en N3.
Pensez-vous que cette expérience soit un bon tremplin et une ligne prestigieuse sur votre CV?
Je ne cours pas après un cv. J’essaie de faire les choses avec authenticité et conviction, souvent sur la base de belles rencontres. Et j’ai envie de vivre encore de belles aventures !
Vous arrivez en fin de contrat, avez-vous envie de prolonger ou de rentrer en France?
Tout est possible, je me donne à 100% afin d’avoir le maximum d’atouts en fin de saison.
Malgré les kilomètres, continuez-vous à suivre l’actualité du sport en Gironde et du football girondin?
Bien sûr. Je garde de très fortes attaches locales. Que ce soient avec les dirigeants, les joueurs, les amis, la famille.Je suis bien sûr déçu que nous n’arrivions pas à pérenniser plus de clubs aux meilleurs niveaux nationaux. Moi cela me semble toujours possible ! Et forcément je suis de près le parcours des Girondins. Ils enchaînent les bonnes performances, c’est le plus important. Ils sont toujours la locomotive que le département et la région ont besoin.
Vincent Ferrandon
Photo : Fujairah FC
