LES TROIS FONT LA PAIRE
Antoine, Erwan et Thomas Guerbé font partie des éléments de base du Stade Bordelais Rugby. Une rareté pour trois frères qui s’avèrent indissociables, attachés à leur club et fiers d’évoluer cote à cote en équipe première des Lions.
La maxime veut qu’un train peut en cacher un autre. Chez les Guerbé, un joueur peut en cacher deux autres. La famille compte ainsi trois membres qui jouent en équipe première du Stade Bordelais.
Avec par ordre d’apparition, Antoine, 27 ans, troisième ligne, Erwan, 24 ans également troisième ligne et Thomas, le petit dernier, 20 ans qui lui évolue en tant que demi de mêlée. Une fratrie unie qui ne peut cacher sa fierté d’évoluer ensemble : « Jouer chacun dans la même équipe, on peut dire que c’était un objectif à la base » assure Erwan qui poursuit en rigolant « on attendait juste que Thomas puisse nous rejoindre car il est plus jeune que nous. Pas mal de fratries évoluent dans les mêmes équipes, ne serait-ce qu’au Stade Bordelais ou en Gironde. Mais trois frères dans un même effectif, je n’ai pas d’autres exemples en tête. » Pour autant, les frangins assurent d’une même voix « que nous ne formons pas un clan dans l’équipe. Nous sommes au service du collectif. »
Une affaire qui roule pour les Guerbé qui tiennent parfaitement leurs places au sein d’un collectif qui a terminé la saison régulière de Fédérale 3 à la troisième place et qui s’apprête à croquer dans les prochaines phases finales avec un 32e de finale à venir dans leur antre de Sainte-Germaine face aux bretons de Plouzané : « Le fait d’être trois frères dans l’équipe ne peut qu’être positif pour sa bonne marche. Nous nous connaissons parfaitement, il n’existe aucun nuage entre nous. Cette complicité s’en ressent ensuite sur le terrain. Nous savons comment joue chacun de nous trois, comment se trouver plus facilement. En plus avec Erwan, nous avons un peu le même profil. On se comprend. Et puis, quand l’un de nous est malmené par un adversaire, nous arrivons peut être plus vite sur zone pour le défendre » lance en souriant Antoine, l’ainé.
« Même si on a quitté le cocon familial, on se voir souvent » rebondit Thomas, le cadet. Ces automatismes sont forcément un atout pour le collectif. On se trouve plus facilement lors des matchs. Et puis, nous sommes des passionnés de rugby. Entre nous, le sujet revient constamment sur la table. »
Un sport comme une évidence pour les trois frangins, très vite intéressés par le ballon ovale : « Nous sommes tous naturellement venus au rugby. Et puis, on a fini par gravir tous les échelons pour nous retrouver en équipe première » lancent-ils d’une même voix.
Une ascension qui fait le bonheur du papa et de la maman qui ne savent plus où donner de la tête lors des matchs des rejetons : « Nos parents essayent de venir nous voir à chaque fois, ils ne loupent rien » se réjouit Thomas.
Nés d’une mère bordelaise et d’un père normand, les trois frères se considèrent comme « de vrais bordelais » même si Erwan est né à Paris et que ce même Erwan et Antoine ont fait leurs classes à Rueil-Malmaison : « Mais nous sommes vite rentrés sur Bordeaux » précise Antoine.
Un retour qui a marqué une arrivée au Stade Bordelais, leur club de coeur : « Nous sommes très attachés aux Lions. Nous sommes des produits de la formation stadiste, précise Thomas. Nous avons un vrai sentiment d’appartenance à ce club. Nous ressentons une fierté aussi d’être reconnus par les plus jeunes qui s’identifient à nous. Ça montre que ses couleurs comptent pour nous comme pour eux.»
Car les défis ne manquent pas pour les Guerbé qui visent une quête personnelle et collective : « Vivre une montée tous les trois serait quelque chose d’extraordinaire, assurent Antoine, Erwan et Thomas. Ça resterait gravé à tout jamais dans nos mémoires. »
Un défi à leur hauteur de la fratrie.
Vincent Ferrandon
Légende : Les trois frères Guerbé, unis sur et en dehors du terrain.
