LA LIONNE RUGIT ENCORE
Gravement blessée la saison dernière, Margaux Ducès, la demie de mêlée des Lionnes, retrouve peu à peu des sensations qui l’avaient menées vers l’équipe de France.
Elle a trouvé le temps long. Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou lors d’un tournoi de rugby à 7 associatif en juillet 2023 à Agde, Margaux Ducès a subi un vrai coup d’arrêt dans une carrière jusque là linéaire.
Une blessure qui a occasionné un arrêt de 8 mois. Pas l’idéal lorsque l’on vient de signer chez les championnes de France en titre : « Il a fallu prendre mon mal en patience. J’ai réussi à revenir avant la fin de saison. Mais cette blessure a remis en cause quelques façons de fonctionner que j’avais adoptées. Je me suis aperçue que j’étais en surentraînement. Aujourd’hui, je suis plus dans la gestion de la récupération par exemple. »
Des ajustements nécessaires pour la demie de mêlée bordelaise qui vit une deuxième année sous les couleurs des Lionnes en profitant de chaque moment passé sur le terrain : « C’est une saison un peu compliquée. Mon temps de jeu fluctue. Je saisis les opportunités qui se présentent à moi. »
Une détermination qui suit depuis ses débuts la joueuse aujourd’hui âgée de 22 ans. « Et pourtant, j’ai commencé le rugby tard puisque je m’y suis mise à 15 ans. Mon père pratiquait ce sport, mon grand-père avait créé le club de rugby de mon village de Bassoues dans le Gers, mais je n’avais pas eu l’occasion de m’inscrire dans un club. Puis tout est alors allé très vite. »
Après des débuts au Mans où elle vit à l’époque, Margaux va vite intégrer le pôle espoir de Rennes et rejoindre le Stade Rennais. J’ai progressé là-bas, tout en débutant dans le championnat Elite. »
Voire mieux puisque la période bretonne de 5 ans de Margaux Ducès lui permet aussi d’intégrer la grande équipe de France. Un souvenir qui paradoxalement lui amène des sentiments mitigés : « Je compte une sélection en Bleue face au Pays de Galles, un match du Tournoi des 6 nations en avril 2023. Mais j’ai le sentiment de ne pas être vraiment internationale. J’avais été appelée pour palier une blessure, je ne suis rentrée qu’à la 76e minute. Je ressens comme un sentiment d’inachevé d’autant que ma blessure est survenue peu après et que je n’ai pas encore regoûté aux Bleues. »
Une sélection qui apparait comme un véritable objectif pour la bordelaise qui souhaite mettre tous les atouts de son côté en ce début de carrière. Au point de lui faire prendre une décision radicale : « L’an prochain, je pars en Australie pour y évoluer une année. Ça me fera un bagage supplémentaire, je verrai d’autres façons de jouer. J’ai besoin de vivre autre chose et revenir en France plus forte pour retourner en sélection. »
D’ici là, de grosses échéances approchent avec le Stade Bordelais. Depuis son arrivée en Gironde voici deux saisons, la gersoise a gagné le titre de championne de France malgré un exercice 2023-2024 tronqué.
Cette fois, Margaux veut pleinement profiter du parcours parfait des Lionnes cette saison. Une équipe à qui elle apporte ses qualités : « Je suis une pile électrique sur un terrain. On a du mal à me canaliser lors des matchs. J’aime me donner pour le collectif même si je dois encore progresser sur la stratégie, sur le fait de prendre le jeu à mon compte, sur le fait aussi de prendre des initiatives. »
Une générosité dont auront bien besoin les Lionnes pour aller chercher un troisième titre de championnes de France.
Il sera alors temps pour Margaux Ducès d’ajouter de nouvelles cordes à son arc de l’autre côté de la planète.
Vincent Ferrandon
Crédit photo : Didou 17/ Stade Bordelais Rugby