LES BOMBERS, TÊTE DE PROUE DU FOOTY EN GIRONDE
Le football australien est représenté en France par les Bombers de Bordeaux, équipe basé à Saint-Médard-en-Jalles et pensionnaire de la première division. Tour d’horizon avec Bastian Viaud, l’un des cadres du groupe girondin.
Dépaysement garanti. Quoique. À Bordeaux et dans les autres villes de France, un sport tente d’exister loin de ses racines australiennes.
Malgré cela, le football australien ou plus communément appelé « footy », a une équipe en Gironde, à savoir les Bombers de Bordeaux, comme l’explique Bastian Viaud, milieu et l’un des cadres de l’équipe depuis 8 ans : « En terme de développement, ça n’a pas changé des masses depuis que j’ai commencé le football australien. Et c’est bien dommage. Ce sport est génial. Malheureusement, il reste tellement amateur dans notre pays qu’il en est parfois carrément sous considéré. On a toujours autant de mal à recruter des joueurs et il n’y a toujours que huit clubs en France dans une seule et même ligue. En Australie, c’est le sport numéro 1. Les locaux y sont très assidus lors des rencontres. En France, cela est possible grâce notamment aux bénévoles qui se battent pour la visibilité et la survie des clubs.
Et pourtant le championnat français de première division n’a jamais cessé de progresser en terme de jeu proposé : « Depuis que j’ai commencé le footy, reprend Bastian Viaud, j’ai pu constater une certaine évolution dans le niveau des joueurs et des équipes qui paraît effectivement plus élevé aujourd’hui. Après, certains sont plus anciens et expérimentés que moi. Ceci dit, j’ai pu constater, malgré mon humble niveau d’expérience, que les joueurs français sont meilleurs au fil des ans. Techniquement de plus en plus au point et physiquement toujours plus affûtés pour certains, la plupart réussit à atteindre un super niveau. Nous disposons de plusieurs pépites dans chaque club au final. Nos joueurs français atteignent petit-à-petit un excellent niveau et sont capables aujourd’hui de battre des joueurs australiens amateurs, ce qui est déjà franchement excellent car ce n’était pas le cas à une certaine époque. L’équipe de France a été championne d’Europe il y a peu et nos clubs français sont de plus en plus compétitifs en Champions League. Bref, oui le niveau est de plus en plus élevé et les tactiques de chaque équipe sont toujours plus au point également. On a des coachs qui font un gros travail pour qu’on soit plus compétitifs chaque année et les joueurs le sont également de plus en plus »
Même si Bastian a fait un pause d’un an, il remarque que c’est le sport le plus collectif qu’il a pratiqué et cela est très positif pour lui. Le joueur arrive à gérer sport et vie professionnelle de professeur d’histoire géographie même si cela a un coût : « Ce n’est pas si difficile que cela à gérer au final. Le footy, c’est juste deux entraînements par semaine et, étant donné qu’il y a peu de clubs en France, un match par mois environ. C’est à la portée de n’importe qui, quelque soit son emploi du temps et quelque soit son travail. Après, en tant que prof, là où c’est plus compliqué pour moi, c’est au niveau de tout ce qu’il y a autour de mon métier. C’est un boulot qui demande énormément d’investissement et de travail personnel. Il y a les cours, notre emploi du temps normal et tout ce qu’on doit nous occuper à côté. Cela constitue une masse de travail très importante. On est aussi multi-usages aujourd’hui quand on est prof : à la fois éducateur, assistant social, papa, maman, psychologue. C’est parfois usant mentalement. Sur le plan personnel, c’est plus en terme de fatigue et d’énergie que je dois gérer au final. »
Notre footy livre son avis sur la saison des Bombers. Malgré une victoire à Lyon et plusieurs revers, il semble être très optimiste pour la suite de la saison « On a commencé le championnat par une victoire face à Lyon. Cela augurait de très belles choses mais on a chuté ensuite face à Antony, le champion de France en titre, puis à Palavas-les-Flots qui est aussi une très grosse équipe. Aujourd’hui, si on veut revenir dans la course pour se qualifier pour les demi-finales du championnat de France, on doit impérativement s’imposer face à Toulouse lors de la prochaine opposition. Je nous sens bien. On a un très bon groupe qui évolue dans une excellente ambiance, chaque entraînement est un pur moment de bonheur et de plaisir avec les copains et de très bons joueurs dont la plupart sont malheureusement blessés. »
Malgré cela le football australien reste un sport peu populaire dans l’Hexagone avec peu de visibilité, sponsor et surtout l’image d’un sport violent : « Après, on paye aussi peut-être le prix d’une image parfois trop violente qui a longtemps entachée notre sport. On a subi pendant longtemps le même sort que le MMA. Sauf qu’en Australie, la problématique des commotions cérébrales est rapidement devenue un véritable sujet. Aujourd’hui, les contacts sont devenus extrêmement réglementés afin de protéger au maximum les joueurs. Cela reste un sport de contact, mais beaucoup plus basé sur l’évitement. »
Alex Cazenave
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