MARLÈNE MAÎTRISE LE TEMPS
Marlène Mariot-Thierry, la Centrale du SA Mérignac en N2 peut se targuer d’une grosse expérience qu’elle met au service de son équipe.
Elle est inoxydable. A 48 ans, Marlène Mariot-Thierry continue sa longue carrière. Et tient sa place comme une jeune première au milieu des troupes mérignacaises : « Je suis un peu la maman du groupe mais ce rôle ne me dérange pas. Je ressens beaucoup de respect de la part des joueuses, je ressens beaucoup de tolérance, d’écoute. Moi, je donne les conseils que je peux apporter. Et puis, tant que je prends du plaisir à jouer, à venir aux entraînements et à pratiquer ce sport qu’est le volley, ça me va. J’en ai besoin, je l’ai d’ailleurs ressenti au plus profond de moi voici quelques années. »
Car la carrière de Marlène se décompose en deux périodes bien distinctes. Une première partie rectiligne, riche, avec une formation à Saint Jean d’Illac, un passage par les sélections en équipes de France jeunes, une première incursion au SAM, suivie d’un départ de Gironde pour l’INSEP pendant trois ans avant un passage par la case pro à Paris et un retour à Saint Jean d’Illac : « J’ai alors rencontré mon mari et j’ai décidé un peu de changer de vie. Je suis devenue maman de deux enfants et j’ai tout arrêté pendant 15 ans. »
Mais le virus la reprend peu à peu, aidé en cela par un époux joueur à Illac et deux enfants qui se sont aussi mis au volley : « Ce sport a pris beaucoup de place dans ma vie depuis toujours et il me manquait. J’ai alors décidé de retrouver les terrains. »
Le SA Mérignac ouvre alors grand la porte à un tel élément. Une aubaine pour le club mais aussi pour Marlène qui remet le pied à l’étrier : « Je suis revenue pour jouer avec l’équipe de PréNationale. Puis très vite j’ai intégré la N2 » sourit-elle. Une expérience qui lui a aussi permis de jouer avec sa fille Lisa : « On évoluait côte à côte l’an dernier. Elle est partie cette année aux États-Unis mais ce sont de sacrés souvenirs. »
Reste à la podologue de profession à veiller sur ses autres enfants, celles qui composent l’équipe actuelle du SAM. Des coéquipières qui prennent exemple sur cette amoureuse du jeu : « Je suis une joueuse, j’aime jouer, me trouver sur un terrain, être avec mes partenaires. Avec mon âge, j’apporte peut être un côté posé, rassurant, je prends du recul sur les évènements. Je ne suis pas une mauvaise perdante, c’est le volley qui me fait avancer. »
Si Marlène s’est posée la question d’arrêter à l’intersaison, elle est repartie pour un tour, portant fièrement son numéro 11 fétiche : « C’est le mien depuis 35 ans. C’était le numéro de maillot de mon papa lorsqu’il jouait au basket. Et puis, sans le faire exprès, onze est l’anagramme de Enzo, qui est le prénom de mon fils. »
Et le choix de continuer de la mérignacaise d’1,84 m s’avère être le bon au regard du début de saison de son équipe, aux antipodes du difficile exercice dernier, terminé dans la peau d’un condamné avant un repêchage estival : « Je veux retrouver du plaisir. Nous devons nous mettre un peu plus en sécurité cette saison. Le collectif répond bien, tant mieux », estime la Centrale qui ne changerait son poste pour aucun autre : « Je l’aime beaucoup malgré le fait qu’on ne touche pas beaucoup de ballons dans ce rôle. Ce n’est pas un poste très couru, c’est un poste de l’ombre qui nécessite beaucoup de travail mais je l’adore. »
Marlène est repartie pour de belles saisons à venir.
Vincent Ferrandon
Crédit photo : sports33.fr
Légende : Marlène Mariot-Thierry, numéro 11, au milieu des siennes.


