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LE LÉMAN, LE DÉFI D’AURÉLIE

Maître-nageuse et triathlète, la girondine Aurélie Boisseau a créé le Défi du Léman, destiné aux blessés de la Défense. Un relais à la nage de 40 heures et 75 kilomètres qui devient une date annuelle incontournable.

Le pari semblait fou. Mais le pari est réussi. Née de l’idée d’Aurélie Boisseau, le Défi du Léman est devenu une belle réalité en 2023. Une initiative qui est partie d’une introspection : « En 2022, suite à plusieurs années compliquées entre maladie, pression hiérarchique négative, essorée comme une éponge, j’ai eu besoin de reprendre confiance en mes capacités et en moi-même. Nageuse depuis mon enfance, je me suis lancée sans préparation, dans la traversée du lac Léman à la nage, entre Lausanne et Evian-les-Bains. 16km en moins de 5h. Le temps est passé vite. Trop vite. Seule au milieu de l’immensité de ce lac, plus rien ne pouvait m’atteindre. J’étais là, seule, pleinement consciente de cette chance d’être loin de tout, dans un cadre magnifique. Je devenais comme invincible. »

La maître-nageuse de formation et triathlète de Gironde revient de Suisse transformée. Elle envisage de retourner sur le lac Léman mais avec une volonté décuplée et tournée vers les autres : « Une fois revenue, je réalisais les bienfaits procuré comme la pause mentale, la reprise de confiance. Et c’est ainsi que partager cette expérience avec mon frère et d’autres blessés était une évidence. Est né le Défi du Léman. Je me suis alors décidée a monter ce projet en solitaire. J’ai passé des heures entières pour ne rien oublier. Et ce défi est devenu réalité en mai 2023. »

Le Défi du Léman est en fait une traversée aquatique de 75 km en relais dont le but est de soutenir et venir en aide aux soldats blessés dans leur chair et dans leurs âmes. « Blessures visibles ou pas, ils ont laissé une part d’eux-mêmes dans une mission. Je voulais leur rendre cette gratitude et laisser derrière eux les difficultés et es soucis qu’ils rencontrent. »

Touchée par cette problématique, notamment via son frère, la passionnée de sports se lance alors à corps perdu dans l’aventure. Aurélie Boisseau démarche alors à tout va. Et ça marche : « J’ai été soutenue très rapidement par le 13ème RDP, Mercury Marine France, Navicom et Loisirs Nautiques 74 comme en 2023, puis ont suivi le Bleuet de France, Procomm, Implic’Action, Unéo, AMGYO, ANOPEX, OKO, Les Gueules Cassées, Mok Mok Production, Tégo, l’Amicale du CPA10 et Soutien Commando. Mon budget en théorie atteint, j’ai ainsi eu du temps pour aller à leur rencontre, à Paris notamment ou lors de salons du livre ou encore lors du Sofins. Présenter ce projet novateur, les yeux dans les yeux. Rien de tel pour faire vivre le projet a son interlocuteur et voir de suite l’intérêt porté ou non. »

Un enthousiasme qui convainc avec une nouvelle édition qui s’est déroulée ces derniers 30 et 31 mai. Une édition qui comprend un équipage de 10 personnes dont 7 blessés des Armées, 2 soutiens militaires et Aurélie. Un Défi du Léman qui devient même un rendez-vous incontournable avec un relais réunissant sept  nageurs, tous blessés mis à part Aurélie qui met la main à la patte avec des relais appuyés. 

Pas de quoi donner la grosse tête à cette tête pensante du projet : « Je reste une petite civile qui essaie d’aider du mieux qu’elle peut le monde combattant. Aujourd’hui, je ne réalise toujours vraiment pas l’ampleur du projet et des compétences qu’il faut pour le monter, l’organiser, le gérer, le concrétiser avec tout ce que cela implique entre équipiers, bénévoles, logistique. Cette passion que j’ai de monter ce projet et de le partager est plus forte que moi. Je vais placer le curseur plus haut bientôt. »

A l’automne, le défi du Léman va aussi s’afficher sur les écrans via un documentaire, dont la diffusion sera gratuite, réalisé par Mok Mok Production et qui va montrer chaque étape de cette aventure humain qui va au delà de l’entraide et de l’exploit sportif qu’est de se relayer durant 40 heures dans un lac qui peut atteindre jusqu’à 300 mètres de profondeur : « La nuit, seule la lumière du bateau qui nous accompagne est visible. Nous sommes au milieu de cette immensité. C’est une sensation unique » lance Aurélie Boisseau, les yeux pétillants.

Autant de moments forts partagés qui appelle une nouvelle édition pour 2026.

Vincent Ferrandon

Crédit photo : Léa Piwowarczyk

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