UNE DOUCE ENVIE DE REVANCHE
Dix ans après avoir goûté à la N3 du bout des lèvres, Marion Barroso est de retour à ce niveau avec son club de Pessac.
La patience est bonne conseillère. Pour Marion Barroso, l’adage prend tout son sens avec la montée de l’Entente Pessac Basket cette saison en Nationale 3. Un retour personnel presque inespéré pour l’intéressée : « Lorsque je suis revenue à Pessac en 2018, le club évoluait en R3. Nous étions alors loin de la N3. Mais en deux ans, nous sommes montées d’abord en R2 puis en PréNationale. Et l’an dernier, alors que l’accession n’était pas vraiment un objectif, nous avons déjoué les pronostics en grimpant encore d’un cran. »
Un retour vers le futur pour la joueuse de 28 ans qui avait évolué à ce niveau voici dix ans : « Je me souviens de ces années avec Talence. Mais j’ai juste eu le temps de jouer quelques minutes à ce niveau. J’étais plutôt sur le banc et je rentrais deux-trois minutes. »
S’en est suivi un goût amer pour Marion qui a toujours baigné dans le basket, un sport qui lui apporte beaucoup : « Mes parents jouaient au basket, des membres de ma famille aussi. Je me suis naturellement tournée vers cette discipline en débutant à Saint-Delphin. Je m’épanouissais d’autant qu’à 12 ans, j’avais déjà ma taille adulte puisque je mesurais 1,82 m. Le fait de jouer au basket m’a énormément aidé car je n’ai jamais complexé sur ma taille. Dans le sport, c’était un avantage, je ne l’ai pas pris comme quelque chose de négatif. »
Bien au contraire puisque ses qualités sont vite repérées. Après une année en minime à Pessac, la jeune joueuse met tous les atouts de son côté en intégrant le sport-études de Talence et les cadets de France. Une période marquée par un titre de vice championne de France, une première aventure en N3 avant le retour à Pessac : « Je voulais retrouver un cocon. J’avais trouvé le club agréable. J’ai eu envie de revivre cette ambiance. »
Pilier de l’équipe première, Marion Barroso fait aujourd’hui partie des éléments d’expérience de cet effectif : « Le temps passe. Je suis presque la plus ancienne. Heureusement, une recrue de 29 ans est arrivée cet été » rigole la joueuse qui ne s’ennuie pas au quotidien : « Je travaille dans l’aéronautique. C’est un travail lié à la défense où tout est cadré. Le basket m’aide aussi à me défouler, il me vide la tête, c’est un moment que j’attends toujours avec plaisir. »
Une envie qui se matérialise sur le terrain. L’intérieure, qui peut aussi évoluer au poste 4 grâce à une certaine polyvalence, se montre généreuse au cours des matchs. Une combativité, une hargne qui la marque dans sa chair : « Il n’est pas rare que je finisse un match avec des bleus, une arcade ou la lèvre ouvertes. C’est ma façon de m’exprimer, de jouer sur un terrain. J’aime le combat. Il faudrait d’ailleurs peut être que je râle un peu moins, que j’arrête de trop parler avec les arbitres, mais j’ai tellement envie de jouer. »
Une attitude qui contraste avec la place prise par Marion dans un vestiaire dont le côté protecteur s’avère précieux : je suis une grande communicante, très sociable. Pour moi, le collectif et l’entraide sont à la base de tout. Je m’occupe des à côtés, je motive les filles. »
Un apport primordial à l’heure d’aborder une saison cruciale pour Pessac qui a parfaitement commencé son championnat avec deux succès en deux matchs au moment d’aller défier le BEC samedi dans un derby de Gironde qui promet : « Nous recherchons avant tout un bon milieu de tableau, avance Marion. J’espère apporter mon expérience à l’équipe. »
Avec une telle meneuse, les pessacaises possèdent de sérieux atouts pour ne pas trembler cette saison.
Vincent Ferrandon
Crédit photo : Sports33.fr