ENZO PONCHANT PREND DU GALON
Le jeune arrière du Stade Bordelais vit une saison pleine et passe régulièrement des caps. Il sera l’un des atouts des stadistes dimanche en quart de finale de Fédérale 3.
Le grand jour arrive. Quart de finaliste de Fédérale 3, le Stade Bordelais, déjà assuré de monter à l’étage au dessus, affrontera Les Sables d’Olonnes dimanche à Surgères pour une place dans le dernier carré de son niveau. Un rendez-vous qu’aborde Enzo Ponchant avec envie : « Ce sera le plus gros match que j’aurai été amené à disputer depuis que je joue à ce sport. Un quart de finale, ce n’est pas rien. »
Pas de stress pourtant du côté du numéro 15 du Stade Bordelais qui a déjà fait le plein d’émotions pour cette saison : « Pour moi, le moment fort reste la montée acquise face à Poitiers. Le discours du coach avant ce match restera gravé tout comme les moments qui ont suivi cette rencontre. Et puis, je vis cette accession sous les couleurs de mon club rejoint voici six ans. C’est encore plus fort. »
Un Stade Bordelais qui compte dans la vie d’Enzo, éducateur et analyste vidéo en dehors des terrains et qui occupe aussi le rôle de coach des U14 et auprès de l’école de rugby du club.
Une discipline qu’il a pourtant découvert à plusieurs milliers de kilomètres de son stade Sainte-Germaine : « Mon père travaillait dans l’aéronautique. J’ai eu l’occasion de vivre dans divers pays. J’ai débuté le rugby à Abu Dhabi. Durant quatre ans, dès l’âge de 9 ans, j’y ai appris les bases. »
Des aptitudes qui plaisent en Gironde. Lors d’un stage, les qualités d’Enzo sont repérées. Direction Bègles avant de bifurquer vers le Stade Bordelais deux ans plus tard.
De quoi parfaire la belle vision du jeu et les feintes de l’arrière stadiste qui peut se targuer d’avoir contribué à la qualification des siens en 8e de finale face à Bagneux (48-12) avec trois essais personnels. Des statistiques qui ne l’obsèdent pas : « Je pense avant tout collectif car c’est la base de tout. A quoi bon marquer des points si nous perdons au final. »
Une grinta qui pousse le joueur de 22 ans vers l’excellence. S’il avoue devoir encore travailler sa technique individuelle, son jeu au pied ou sa défense, Enzo Ponchant pense « avoir passé un cap cette saison. Après les années Covid, après une blessure qui m’a fait fréquenter l’infirmerie de nombreux mois, je boucle ma deuxième saison pleine. Je sens que je progresse. Je suis très satisfait de ma saison.»
Une bonne pioche en somme que la montée en puissance du numéro 15 qui préfère s’exprimer sur le terrain par les actes plutôt qu’avec les mots : « Je ne parle pas beaucoup. Je laisse ça aux plus anciens » sourit-il.
Une discrétion que Enzo laisse aux vestiaires. Le guerrier se tient prêt pour les prochaines échéances à venir : « Depuis la montée assurée, ce qu’on vit n’est que du bonus. Mais on se dit que nous ne sommes qu’à trois matchs d’un titre. C’est beaucoup et peu à la fois. Et puis, je vais découvrir la Fédérale 2 l’an prochain. Ce sera une nouvelle étape. Et ces matchs à très gros enjeux que nous sommes en train de vivre ne fera que nous apporter de l’expérience pour la suite. »
Du gagnant-gagnant en somme.
Vincent Ferrandon
Crédit photo : Justine Rabaud/Stade Bordelais rugby