LA TRAVAILLEUSE DE L’OMBRE
Tania Riffaud, la demi-centre de Pessac, fait partie des cadres de son équipe en D2. Altruisme à l’extrême, elle s’avère précieuse pour le collectif.
Elle fait partie des meubles. Il faut dire que l’idylle entre Tania Riffaud et le Stade Pessacais dure depuis six saisons. Des noces de Chypre qui n’annoncent aucun nuage à l’horizon : « Dès mon arrivée, j’ai trouvé mes marques dans ce club familial de Pessac. J’étais en osmose avec le groupe, j’ai été bien accueillie. J’ai trouvé à Pessac une ambiance de club qui me plait. »
De quoi sceller une union solide qui a débouché sur le port du brassard de capitaine jusqu’à la fin de la saison dernière mais aussi sur un contrat plus durable : « J’ai fait des études de communication-marketing. A l’issue de mon master, j’ai été prise en alternance à la communication au SPUC qui a débouché sur un CDD de trois ans qui a pris fin à l’automne dernier. »
De quoi ancrer encore plus la relation entre les deux parties. Si elle ne rêve pas en Violet, Tania sent que ses progrès vont de pair avec son club avec qui elle a tout connu, comme les saisons en N1, la montée en D2 avec en prime un titre de championne de France de N1 et donc la découverte du deuxième niveau national de son sport : « Je me suis bien adaptée à la D2. Je n’ai pas senti une trop grosse différence entre les deux divisions, précise cette inlassable travailleuse, pro jusqu’au bout des doigts : « J’ai laissé le brassard par choix cette année. Cette saison, je me suis sentie mentalement plus libérée. Je tente des choses en matchs. J’essaie de prendre un peu plus les clés du camion même si mon côté altruiste continue à prendre le dessus. J’ai toujours à l’esprit de faire une bonne passe plutôt que de prendre ma chance aux tirs. Mais j’y travaille. Je suis une grosse bosseuse, je peux répéter un geste inlassablement pour le maitriser. Mais mon but est de m’amuser et de m’éclater sur un terrain. »
Un leitmotiv qui suit Tania depuis ses premiers pas sur un terrain de hand. « C’était chez moi à Limoges. J’ai accompagné mon frère et ce sport m’a tout de suite plu. Ça a même été un coup de foudre. J’avais 5 ans, j’ai du attendre d’avoir l’âge pour intégrer une équipe mais le virus n’a jamais disparu. »
Un amour du jeu et des aptitudes au dessus de la moyenne qui poussent la demi-centre « le poste que je préfère » a s’expatrier direction la Gironde à 17 ans. Pendant un an et demi, la limougeaude parfait ses gammes sous la direction de Jean-Sébastien Lopez au centre de formation de l’UMBB. Mais l’aventure avec le club du Bassin tourne court après le dépôt de bilan survenu en cours de saison 2015.
« Il a alors fallu vite réagir. Je suis partie à Bègles où j’ai poursuivi ma formation. Mais au moment où le club est monté en D2, l’entraîneur de l’époque m’a dit que je n’avais pas le niveau. »
Pas de quoi donc contrarier Tania qui a trouvé son bonheur à Pessac … en D2 et qui ne se gêne jamais pour sortir la spéciale Riffaud, un tir à la hanche qui est devenue sa spécialité.
La numéro 52 « car j’aime le chiffre 5 et ma meilleure amie porte le 2 » a aussi commencé en février un autre challenge avec la création de son entreprise Kaptura Créative Studio : « Je me suis prise de passion pour le graphisme. Je me suis lancée à mon compte en tant que comunity manager, créatrice de contenus dans le sport ou dans d’autres domaines. »
Avis aux amateurs car lorsque Tania se lance dans un projet, elle le fait toujours à 100%.
Vincent Ferrandon
Crédit photo :Luka Fayon