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LE LONG CHEMIN DE CLOÉ DÉPART

Gravement blessée au genou au printemps dernier, la libéro des JSA Bordeaux, sur le point de revenir dans le jeu, a traversé une année faite de doutes, de désillusions, de désespoirs mais aussi d’abnégation, de force mentale et de résilience à toute épreuve.

La date restera gravée dans sa mémoire. Le 20 mai 2024 marque le premier jour du reste de la vie de Cloé Départ. Un jour anodin avec au programme le tournoi de Farget, le deuxième plus grand tournoi sur herbe de France, organisé à Tours : « Tout se passait bien mais sur une réception, j’ai entendu du bruit dans mon genou. Je me suis dit que ce n’était pas bon signe. »

Le diagnostic rassure la jeune joueuse, alors âgée de 18 ans. Une grosse entorse du genou est annoncée. Un moindre mal en somme. Mais deux mois plus tard, le genou lâche à nouveau. L’IRM passée le 27 août révèle alors l’ampleur des dégâts : « A  trois jours de la reprise de la saison, on m’annonce que je souffre en fait d’une rupture du ligament croisé du genou droit. En fait, je m’étais faite les croisés en mai et mon genou était instable depuis. A ce moment, pour moi, tout s’écroule. »

Une nouvelle tuile pour Cloé qui n’avait jamais connu de blessure jusque là et qui enchaînait en cette année 2024 : « Ça a commencé par une luxation de l’épaule, puis les dents de sagesse et ça se termine avec les croisés. Trois opérations en quelques mois, ça été très dur à vivre. »

Et le plus dur reste à venir pour la joueuse de Gironde qui doit affronter un long tunnel : « On m’a parlé d’une indisponibilité de dix mois. Outre l’aspect physique, on sous-estime souvent l’impact psychologique des blessures. J’ai été opérée le 10 octobre. Si le premier mois se passe bien car, avec les béquilles, on sait qu’on ne peut pas jouer, ensuite le temps parait très long et les doutes arrivent. Je suis tombée en dépression. Je me suis alors lancée dans des vidéos sur YouTube ou Tik Tok où une communauté s’est créée  autour de moi. Des gens me parlaient de leurs expériences, de leurs blessures, de leurs parcours pour revenir. Ça m’a fait du bien car il s’agit d’une blessure qui isole beaucoup. J’ai eu la chance de recevoir le soutien du staff et de mes coéquipières des JSA qui ont été très présentes. Au début j’allais voir leurs matchs avec mes béquilles mais c’est devenu trop dur mentalement de les voir jouer et de me voir incapable d’être à leurs côtés en matchs.»

Vient ensuite la phase de réathlétisation au CERS de Capbreton : « C’est là qu’on se rend compte que chaque cas est différent. Mais à mon retour, nouvelle phase de dépression. Au bout de six mois sans compétition, le doute s’installe. Vais-je pouvoir revenir? Puis vient la reprise des entraînements. On retrouve le collectif, mentalement c’est énorme. »

Le mental revient beaucoup dans les propos de Cloé après cette épreuve. De quoi voir émerger en elle un changement d’attitude lors de son retour sur les parquets : « Avant, j’étais une joueuse qui ne retenait que la petite erreur que j’avais faite en match, je ressassais beaucoup. Cette blessure aux croisés m’a faite évoluer. Pour cela, c’est une bonne chose car j’aborde mon sport de façon plus positive. Je veux prendre plus de plaisir lors de mes matchs, ne plus me mettre de pression. »

Le grand retour de la libero n’est pas encore prévu pour tout de suite. Cloé a tout de même coché une date, symbolique pour elle : « « Je veux renouer avec le volley lors du Green Festival, un tournoi sur herbe organisé à Tours cet été. Je me suis blessée lors d’un tournoi sur herbe dans cette ville. Je veux reprendre sur cette même surface dans cette même ville. C’est un beau symbole pour moi. »

En attendant septembre et la vraie reprise de la compétition sous le maillot des JSA qu’elle porte depuis l’été 2023, Cloé Départ entend parfaire sa condition physique tout en gérant son entreprise. La jeune joueuse est aussi auto-entrepreneure avec sa création La petite Girond’ine : « Ce sont des bijoux qui sont éco-responsables. Ils correspondent à ma philosophie de vie. J’ai toujours voulu lancer quelque chose. C’est une marque qui répond à mes valeurs. » 

Des bijoux, fruits de l’imagination de Cloé qui sont en vente sur sa boutique sur Internet ou à retrouver sur Instagram / Tiktok : @lapetitegirondine. 

La rentrée risque d’être bien chargée.

Vincent Ferrandon

Crédit photo : JSA Bordeaux volley

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