CLÉO ENTRE DEUX EAUX
Revenue en Gironde au CA Bègles en début de saison, Cléo Seailles s’offre une pige sous le maillot à damiers avant de découvrir de nouveaux horizons.
Revenir pour partir. La saison de Cléo Seailles, la demi-centre du CA Bègles, pourrait se résumer à cette maxime. Car Cléo jongle depuis désormais deux ans avec sa nouvelle vie professionnelle. Diplôme en poche de professeur d’EPS, la Lot-et-Garonnaise aujourd’hui âgée de 24 ans, a ainsi quitté Pessac, promu en D2, pour Bergerac où elle avait été affectée en tant que stagiaire à la rentrée 2023.
Une année malheureusement ternie par une rupture des ligaments croisés : « J’ai loupé de nombreux mois de compétition lors d’une saison qui a vu Bergerac monter en D2. Mais surtout, les deux mois sur le flanc ne m’ont pas permis de valider mon stage. Mon affectation pour mon premier poste en tant que professeur d’EPS dans l’académie de Créteil a été repoussée d’un an, le temps que je valide ce fameux stage. Je suis revenue en Gironde cet été pour ça. »
Une période de l’année compliquée pour retrouver un club de haut niveau. En poste dans un lycée de Bègles, Cléo pousse naturellement la porte du CAB : « J’ai eu un accord mais je venais en tant que quinzième joueuse. Comme j’aime ce sport, j’ai accepté ce rôle. »
Une année de transition pour la marmandaise qui est ballotée entre l’équipe réserve et la D2 : « Je n’ai pas autant de temps de jeu que je l’espérais mais je le comprends, d’autant que mon départ pour la région parisienne l’an prochain est acté. »
En attendant, la compétitrice a remis le bleu de chauffe et se montre toujours aussi généreuse sur un terrain : « C’est mon jeu sourit-elle. Je suis une joueuse dynamique, qui a envie, qui suis dans la générosité. Mon coach me dit d’ailleurs que je devrais gommer cette spontanéité qui me joue des tours parfois. »
Pas question pour autant d’enlever à Cléo cette fraîcheur qui la caractérise, elle qui a hésité petite entre deux sports. « Ma mère a fait du hand, ma soeur Lalie qui a joué à Bègles aussi, s’y est mise également. Moi, je me suis d’abord tournée vers le football. Mais je faisais partie de la dernière génération avec des équipes mixtes. Il n’y avait pas de sections féminines et ce n’était pas toujours facile. Alors à 11 ans, je me suis dirigée vers le hand. »
S’en suit une formation à Marmande, sa ville sous l’égide de Matthieu Gondellon. Une formation qui la mène jusqu’à ses 17 ans et une place en N3 : « J’étais alors en Staps. Si la première année, j’ai pu continuer à jouer au Handball Club Marmandais, dès la deuxième, j’ai du faire un choix. »
Cléo opte alors pour Pessac alors en N1. Sous les couleurs des Violettes, la demi-centre de formation qui est ensuite partie évoluer à l’aile gauche pessacaise, a progressé jusqu’à devenir un des rouages importants de la montée en D2 en 2023.
Un amour du hand que la jeune prof d’EPS n’entend pas délaisser en région parisienne : « Ma soeur Lalie y est depuis un an. Je vais sans doute la rejoindre dans le même club avec un rythme d’entraînement un peu moins soutenu. Avec mon métier, il sera difficile d’allier sport de haut niveau et vie professionnelle. C’est un bon compromis. »
En attendant, il reste une fin de championnat à vivre, à commencer par ce match vendredi entre Bègles et Pessac. Un « Seaillactico » que Cléo s’apprête à vivre pleinement puisqu’elle jouera sur le parquet de Bègles avec l’équipe de D2 pour la première fois de la saison.
De quoi briller avant le grand départ.
Vincent Ferrandon
Crédit photo : CA Bègles